[Cours I-A] L'anatomie - Les Organes
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[Cours I-A] L'anatomie - Les Organes
Cinquième Cursus - Chirurgien
Cours I : L’anatomie
Les organes
L'art chirurgical demande des connaissances poussées en anatomie interne.
En effet, son action se déroule à l'intérieur du corps humain, et il est on ne peut plus nécessaire de connaître les organes composant ce dernier, aviser de leur emplacement, de leur composition et de leur fonction.
Nous ne sommes actuellement qu'aux débuts des recherches anatomiques, mais nous pouvons tout de même présenter avec une certaine précision chacun des organes composant le corps 1.
Le cerveau
Dioclès 2 donne le nom de menynges aux membranes du cerveau en particulier. Aristote, lui, parle de l'organe cérébral et de ses deux menynges, dont l'une est forte, et l'autre faible. L'ensemble du cerveau étant entouré par une membrane protectrice.
Le cerveau est plutôt placé à la partie antérieure de la tête, et il est divisé en deux parties, dont chacune tient au cervelet par sa portion postérieure.
Il ressemble à un amas difforme, fait de courbes et d'entrelacs.
Son étude est donc fortement complexe, et nous ne pouvons, à l'heure actuelle, présenter de réelles conclusions.
Bon nombre de philosophes, Anciens ou actuels, assure que l'expression de l'intelligence trouve son siège dans le cerveau.
Cela demande à être précisé et prouvé médicalement parlant, mais nous savons que lorsque le cerveau s'éteint, les fonctions normales d'un homme ne peuvent plus fonctionner. Le cerveau semble donc avoir une action majeure sur notre vie.
Qui plus est, l'intelligence humaine n'est plus à prouver face à "celle" des animaux, qui possèdent des cerveaux aux tailles bien plus réduites. La conclusion semble donc toute trouvée 3.
Les organes des sens
- Organe du toucher
Les nerfs président à l'organe du toucher, qui est une membrane ; car toutes les parties du corps sentent par les membranes, et la sensibilité de la peau provient de ce que la membrane dont elle est issue, est garnie par de la substance charnue.
L'épiderme, perforé par les pores, garantit les parties qu'il couvre, et que leur trop grande sensibilité exposerait à de fréquentes lésions.- Organe de l'odorat
Le nez est composé d'une portion cartilagineuse de cinq pièces, d'une cloison, de parties latérales, dont on donne le nom de bec, et des ailes du nez.
La membrane qui recouvre intérieurement le nez est composée de trois parties : elle provient d'un côté, de la peau de la face ; de l'autre côté, elle descend de la membrane protégeant le cerveau ; et la réunion de ces deux membranes, qui s'opère ente les os et les cartilages du nez, forme la troisième espèce.- Organe du goût
La substance de la langue est formée par une trame de filaments. La membrane mince dont la langue est recouverte laisse alors pénétrer le goût auprès de ces filaments.
L'organe est formé par une substance fougueuse, mobile et mise en mouvement par les muscles.- Organe de la vue
L'anatomie de l'oeil est composée des parties accessoires et du globe même de l'oeil.
Ce dernier est recouvert par des paupières, celle supérieure étant plus grande et plus mobile que celle inférieure.
On retrouve deux chambres dans l'oeil, l'humeur aqueuse se trouvant devant.
L'oeil est garanti par trois membranes : l'extérieure est épaisse, la moyenne, plus mince, et l'intérieure, qui entour l'humeur, est très mince.
Aristote fait sur cet organe quelques observations de l'ordre du phénomène culturel : "Les enfants naissent avec des yeux bleus, qui changent ensuite, parce que les yeux des hommes ont différentes couleurs ; et, par la même raison, les yeux des animaux ne changent pas, parce qu'ils n'ont qu'une seule couleur".- Organe de l'ouïe
La structure de l'oreille externe est formée par un cartilage revêtu de la peau, et on l'appelle "pavillon".
Il est composé de diverses parties l'helix, l'anthelix, la conque, la lobule, le tragus et l'antitragus ; et communique, au moyen d'un conduit cartilagineux au commencement, et ensuite osseux, avec le tambour, qui est la seconde partie de l'oreille.
Le tambour est une cavité qui commence par une membrane oblique. Il est percé de trous par lesquels ils communiquent avec le labyrinthe, qui est la partie la plus interne de l'oreille.
La cavité est sculptée dans le rocher, aplatie et très inégale : elle contient les osselets avec leurs muscles, des trous et quelques communications.
A l'égard de l'oreille, Aristote rejette l'opinion d'Alcméon 4, qui croyait que les chèvres respirent par cet organe : il parle d'une communication entre l'oreille et la bouche ; mais, quant à la structure, il indique seulement celle de l'oreille externe.
Les poumons
La respiration a lieu principalement par le nez, dont les ailes cartilagineuses sont mues par leurs muscles. La poitrine est recouverte intérieurement par la plèvre, qui divise, en formant le médiastin, la cavité pectorale en deux paries, et qui ensuite va se jeter sur les poumons mêmes.
Les poumons sont partagés en cinq lobes, formés de vaisseaux dont les intervalles sont remplis par une substance molle, très légère, nourrie par un sang subtil et très spiritueux, et qui a reçu d'Erasistrate 5 le nom de parenchyme.
Les poumons peuvent s'apparenter à des outres, attachés à la veine cave et à l'aorte.
Le coeur
Dans sa description du coeur, Aristote réunit des aperçus intéressants à de grosses erreurs : "Le coeur est situé plus haut que le poumon, là où la trachée-artère est divisée. il est entouré d'une membrane adipeuse, par laquelle il est aussi attaché à la veine cave et à l'aorte. Sa situation dans l'homme est dirigée vers la gauche. Le coeur a trois sinus, dont le plus grand est à la droite, le plus petit à la gauche, et le moyen est placé au milieu. Les trois sinus communiquent."
Il n'est pas bien difficile de trouver une explication raisonnable des trois sinus d'Aristote : le sinus droit, qui est le plus grand, ne peut être que l'oreillette antérieure ; son sinus moyen, placé au milieu, est notre ventricule antérieur, et le petit sinus, plus à gauche, doit être le ventricule postérieur.
Les organes de la digestion
Aristote est l'un des premiers à décrire les parties nécessaires à la digestion.
Le canal intestinal commence à la bouche, et se continue dans l'oesophage. Ce tube charnu descend du cou derrière la trachée ; il passe de là le long du dos, auquel il tient par des liens membraneux, et il se termine à l'estomac. Il est composé de trois membranes, une externe, une interne, et une membrane musculeuse entre les deux précédents.
L'estomac est composé de fibres longitudinales, transverses et obliques.
Au-dessous de l'estomac est l'intestin flexueux ; puis l'autre, plus large. Les intestins sont dans l'homme à peu près comme dans le cochon, et leur portion toute inférieure est courte et grosse.
L'épiploon est une membrane adipeuse, qui descend du milieu de l'estomac. Il a la figure d'une poche, et il est formé par un double péritoine, dans lequel des veines, des artères, des nerfs et de la graisse sont répandus.
Le mésentère est sur les intestins ; il contient beaucoup de branches de la veine cave et de l'aorte.
Le diaphragme est la cloison qui sépare la poitrine du bas-ventre. Au-dessous du diaphragme, le foie est à droite, et la rate à gauche.
L'intestin est le canal qui commence à l'estomac et qui se termine à l'anus. Il est subdivisé en intestins grêles et en gros intestins, et chaque division en comprend trois autres.
Le foie est attaché à la veine cave ; mais il n'a pas de liaison avec l'aorte. Il est divisé en quatre lobes, et est recouvert d'une membrane provenant du péritoine. La bile est la partie excrémentielle qui reste dans le foie après la préparation du sang.
Les voies urinaires
Les organes destinés à la sécrétion et à l'excrétion des urines sont les reins, les uretères, la vessie et l'urètre.
Les reins, au nombre de deux à l'état naturel, placés au-dessous des viscères digestives, reçoivent des branches de la grande veine et de l'aorte, et ils fournissent de leur petit sinus un canal à la vessie. Celle-ci, attachée au pubis, est assez grande dans l'homme, et se termine par son col dans l'urètre.
Un auteur hippocratique compare le rein avec un filtre. Il dit : "Les reins ont la figure du coeur, et contiennent des ventricules. la partie concave du rein, située vers les grandes veines, donne naissance aux veines qui descendent dans la vessie, et c'est là que la boisson est attirée par les veines dans les reins. L'eau est ensuite comme filtrée au travers des reins et des intestins qu'elle parcourt ; car ce qui se porte de ces organes dans la vessie, ressemble à une éponge."
L'urètre, appelé aussi le col de le vessie, est situé à la partie inférieure de cet organe. L'urètre féminin est bien court, celui masculin est long et dirigé suivant la forme de la lettre S.
Les parties viriles
Aristote rapporte ce qui suit sur les parties viriles. "La verge, attachée à l'urètre ou à la tige de la vessie, est nerveuse et cartilagineuse : il s'y trouve une ouverture qui communique au dehors, et dans laquelle vient aboutir, un peu plus bas, une autre ouverture ; cette dernière correspond aux testicules, et la première répond à la vessie. A l'extrémité de la verge est le gland recouvert de la peau. "
La structure des testicules consiste en deux vaisseaux fournis par l'aorte et qui ne contiennent pas de sang (les artères spermatiques), et en deux autres vaisseaux qui descendent des reins et qui sont remplis de sang (les veines spermatiques). De la tête de chaque testicule provient un vaisseau qui s'approche du membre génital, et qui contient un fluide blanc. La vessie même fournit à son col un conduit, à la racine de la verge, par une espèce de coquille cannelée (la prostate).
Les testicules sont placés au-dessous de la verge, et entourés par une peau qu'on nomme le scrotum.
La prostate, placée au col de la vessie, plus grande que le testicule, impaire et arrondie, est traversée par l'urètre, qui y est plus large qu'après qu'il est sorti de la prostate.
Les organes de la femme
"L'organe particulier de la femme", dit encore Aristote, "c'est la matrice placée entre l'intestin et la vessie, dont la figure avait auparavant déjà été comparée par Dioclès à des cornes naissantes. Les sinus de la matrice enceinte ont été remarqués par Praxagoras 6, qui a appelé biloculaire la matrice humaine, et pluriloculaire celle des bestiaux."
Les testicules sont plus petits dans la femme que dans l'homme, et sont appelées "ovaires". Les vaisseaux sécrètent dans la femme une humeur semblable au sperme viril.
Le vagin, aussi nommé col de la matrice, commence à l'extérieur de la vulve, remonte derrière l'os du pubis et de la vessie, devant le rectum, et, quand il est arrivé à la hauteur où les muscles du bas-ventre prennent leur origine, il se change dans le fond ou le corps de la matrice.Cours rédigé par Meleagre d'Aeden,
Médecin diplômé de l'Ostel-Dieu de Paris
- Notes:
1 Tout comme pour le cours sur le squelette, tout cela se concentre bien évidemment sur une vision médiévale et antique. Même si les avancées en anatomies aux XIVe et XVe siècles sont fabuleuses, et vous le verrez aux termes employés dont une bonne partie n'a pas été modifiée aujourd'hui, cela reste à l'époque une étude peu précise.
2 Dioclès, médecin grec, de Caryste en Eubée, que l'on place après Hippocrate, s'occupa un des premiers d'anatomie, mais n'étudia que sur les animaux. Il perfectionna la thérapeutique et composa sur son art des écrits qui ne nous sont pas parvenus.
3 Idées totalement dépassées actuellement bien entendu.
4 Alcméon de Crotone est un médecin, physiologiste, astronome et philosophe pythagoricien du VIe siècle av. J.-C.
5 Érasistrate de Céos (vers 310 - vers 250 av. J.-C.), surnommé "L'infaillible" était un médecin clinicien et expérimental et un grand anatomiste grec, né à Ioulis1, dans l'île de Céos.
6 Praxagoras, médecin grec de la famille des Asclépiades, vivait durant la 2e moitié du IVe siècle av. J.-C., disciple d'Hippocrate de Cos, il fut l'un des maîtres d'Hérophile. Il étudia les cours anatomie d'Aristote.
andaine- Maitresse des lieux
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